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NEW NOISE FEST : Hardcore et Véganisme



Cette année, le seul festival estival que j'ai fréquenté, à défaut d'Eurockéennes à la programmation négligée et de Route du Rock forcément à l'autre bout de la France, fut le New Noise Fest.
Rien à voir avec un très bon magazine musical français ni avec l'excellentissime chanson des suédois de Refused (quoique...). Non, c'est le nom d'un festival à Karlsruhe se tenant mi-juillet, sous le signe du hardcore et du véganisme. 

C'est donc à moitié en touriste que je me rendis outre-Rhin. En effet le hardcore et moi n'avons jamais entretenu de relation passionnée, je ne peux certes pas rester insensible à de grands classiques tels que les morceaux "Scratch the surface" de Sick of it all ou (pour aller plus loin dans l'archéologie musicale) "Crucified" d'Agnostic Front, mais à plus fortes doses ce genre musical tourne vite à l'indigestion chez moi.
Quant au véganisme, je trouve cette démarche tout à fait louable même si pour l'instant je me contente d'un tiède végétarisme. Il est noter qu'une frange des festivaliers et des commerçants ambulants se revendiquaient du courant "straight edge" (1). Ces derniers carburaient donc au jus de pomme pétillant, ou au Club Maté, boisson à la hype grandissante.

C'est sous un soleil de plomb (une température de 35° à l'ombre mais certainement 45° sous chacun des deux chapiteaux) que se déroula cette succession de concerts ne dépassant jamais la demi-heure (de quoi placer une bonne douzaine de bombinettes hardcore tout de même). L'avantage d'une météo si extrême fut que le niveau de sudation atteignit un tel point que l'ingestion de 3L d'eau ne nécessita presque aucune pause toilettes.

Sociologiquement ce fut donc une immersion intéressante dans ce monde atypique : l'impression d'être un extra-terrestre en l'absence totale de tatouage sur la peau, l'absence de choix dans la restauration rapide proposée (vegan burger à base de soja grillé ou rien, ce qui personnellement me ravit et me fit songer que ce concept reste impensable en France), la vente de fringues anti-fascistes et de vinyles de groupes totalement obscurs pour ceux n'ayant pas soutenu de thèse sur la scène hardcore-DIY, la présence du stand PETA, et une piscine temporaire accessible à tous dont l'eau vira progressivement vers une couleur jaune douteuse.

Un photographe-vidéaste strasbourgeois de talent a concocté une belle illustration de cette ambiance :




Musicalement, ce ne sont paradoxalement pas les deux groupes de post-rock présents ce jour-là que je retiendrai (malgré une accalmie sonore relative qui fut tout de même appréciable), mais les trois groupes suivants :

A noter que l'intérêt des vidéos suivantes réside plus dans le souci de montrer l'attitude des groupes en question que de profiter pleinement de leur musique, la qualité sonore étant typiquement youtubesque. 
Mieux vaut se rendre sur leurs pages Bandcamp respectives.

  • Vestiges, une formation américaine en plein devenir, nous assèna une musique violente entre digressions post-metal et voix death-metal.



  • The Tidal Sleep, le groupe allemand qui fêtait sa "releas party" ce jour-là, proposa un mélange détonnant de rythmiques post-hardcore et de refrains imparables. Une plaisante alchimie entre guitares parfois aériennes et voix écorchée.

  • Heaven in her arms, un groupe japonais de screamo qui, bien qu'il ne parvienne pas au niveau d'Envy (meilleur groupe en activité dans le genre), interpréta des morceaux sincères et intenses.





(1) : mode de vie issu de la scène punk hardcore des années 80 excluant non seulement toute alimentation d'origine animale mais aussi toute forme de substance addictive (tabac, alcool et drogues)
(2) : L'association PETA est une entité internationale militant farouchement pour les droits des animaux, notamment dans l'élevage et la recherche à visée industrielle.

postrockfan

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