bouton FB

Tommi Stumpff: punk électronique

Tommi Stumpff, de son vrai nom Thomas Peters, naît en 1958 à Dusseldorf mais c’est d’abord à Paris puis Bruxelles qu’il passe ses jeunes années avant d’y revenir. Ces pérégrinations lui permettront de se frotter à la langue française qu’il utilisera régulièrement au cours de sa carrière solo. Le jeune homme, forte tête, est séduit par le mouvement punk qui se développe en Allemagne et devient chanteur du groupe der KFC, aujourd’hui reconnu comme l’une des formations séminales du genre au Pays de Goethe.

Tommi se forge une réputation de bagarreur et de provocateur car il n’aime pas l’apathie développant un chant et un jeu de scène instinctifs et émotionnels. Le punk rock lui paraît vite trop étroit pour s’exprimer; la révélation lui vient lors d’une visite en Belgique où il se familiarise avec la culture EBM (Electro Body Music) naissante sous l’impulsion de combos tels que Front 242. Il redécouvre la musique des pionniers américains du genre, Suicide, ainsi que ses compatriotes Die Krupps et D.A.F.

Avec la fin de der KFC, il décide de se lancer en solo en 1981 en mêlant rage punk et musique électronique. Un peu prématuré peut-être ? Son premier album, ‘Zu spät, ihr Scheisser. Hier ist: Tommi Stumpff’ (pourtant excellent) est un flop et se vend très mal. Tommi décide d’accentuer l’aspect agressif et sort le single ‘Contergan punk’ sous la houlette du fameux producteur Conny Plank. Bingo ! Il pose les bases de son son, un mix inédit d’EBM, d’expérimentation industrielle et d’énergie punk.

Après la sortie d’une poignée de singles, son second album, ‘Terror II’ sort en 1988. Tommi y confirme un goût pour les langues puisqu’il alterne textes en français, allemand et anglais. ‘Ultra’, autre oeuvre notable, suit un an plus tard. Il profite de sa notoriété pour rééditer ses premiers travaux sous forme de la compilation ‘Mich kriegt ihr nicht’.

Il sortira régulièrement des albums en 1991, 92 et 93 avant de décider de mettre fin à sa carrière musicale pour se consacrer à l’informatique. En 2007 pourtant, il effectue quelques réapparitions avec der KFC et en solo. Il tient également un blog en allemand, http://tommi-stumpff.blogspot.ch/.

Un album en particulier ? J’ai un faible pour la compilation ‘Mich kriegt ihr nicht’ ainsi que pour le second, ‘Terror 2’ mais ‘Ultra’ est très bon également. Si vous aimez le punk 77, ne zappez pas non plus les deux albums de der KFC: ‘Knülle im Politbüro’ et surtout ‘Letzte Hoffnung’.


Shelleyan T.Brecht


Catherine Ribeiro: des yéyés à l'avant-garde...

Catherine Ribeiro + Alpes
Catherine Ribeiro naît à Lyon en 1941 de parents portugais. Elle a à peine 17 ans lorsqu’elle monte à Paris pour suivre des cours d’art dramatique. Elle débute une carrière d’actrice en tournant pour Jean-Luc Godard notamment. C ‘est sur le tournage de son film ‘Les Carabiniers’ qu’elle rencontre Patrice Moullet, personnage important dans sa vie puisqu’il sera son compagnon et qu’il restera collaborateur même après leur rupture. C’est pourtant la chanson qui l’attire davantage. Elle débute une carrière en tant que chanteuse yéyé à l’époque où le genre cartonne en France mais, bien que ses albums se vendent correctement, Catherine détonne d’emblée. Elle déteste le monde du show-business et les compromis hypocrites qu’il entraîne. Elle écrit beaucoup de poèmes assez cinglants et Patrice Moullet (qui les a lus) l’encourage à les mettre en musique.

La jeune femme ne va pas bien, elle tente de mettre fin à ses jours mais se rate. Cet évènement est un véritable point de départ pour sa carrière. Celle que l’on cherchait à cantonner au rôle d’artiste yéyé se révèle une personnalité forte, intelligente et avant-gardiste. Au diapason des problèmes de son époque, elle s’impose comme une personnalité sombre, envoûtante, ne reculant devant rien pour faire valoir ses vues; elle refuse le play-back, de chanter deux soirs de suite pour ne pas fatiguer sa voix, éclaire ses concerts à la bougie…Avec Patrice Moullet, elle forme le groupe ‘2Bis’ et enregistre un album. Patrice n’est pas seulement un musicien mais aussi un créateur d’instruments et bien qu’arborant une imagerie qualifiée de hippie, le groupe témoigne d’un profond sens de l’avant-garde en bouleversant les structures habituelles de l’époque.

2Bis devient Alpes et les disques s’enchaînent, mêlant structures progressives, textes poétiques, lucides et torturés, sonorités neuves…Les paroles sont si sombres que Phillips fait apposer la mention ‘Les paroles de ses chansons n’engagent que son auteur’ sur le troisième disque. Le groupe donne souvent des concerts dans des églises ou des cathédrales, seuls lieux à même de retranscrire leur vision artistique globale. Parallèlement, Catherine renouera brièvement avec le cinéma. En 1975, invitée à une émission en hommage à Léo Ferré, elle refuse d’y participer, n’ayant pu interpréter le morceau qu’elle souhaitait, prouvant également son refus de tout compromis.

Les disques s’enchaînent. Malgré sa réputation parfois sulfureuse et son boycott médiatique, Catherine est nommée « Chevalier dans l'ordre des Arts et des Lettres » en 1983. Ses concerts avec Alpes sont toujours des événements et remportent un vrai succès. Elle a également concrétisé en parallèle le projet d’enregistrer un hommage à Edith Piaf, en 1975.

En 1982 cependant, Alpes se sépare suite au départ de Patrice Moullet qui souhaite se consacrer à la recherche musicale. Catherine poursuit en solo, épouse son nouveau compagnon, maire de Sedan, en 1984 et interprète des classiques de la chanson française tels que Léo Ferré ou Edith Piaf. Cette période verra un certaine déclin artistique ainsi que divers problèmes d’ordre personnel, sa première fille étant devenue toxicomane. Elle renoue avec la musique au début des années 90 et souhaite même reformer Alpes avec Patrice Moullet mais le projet échouera bien qu’un album ait été planifié. En 2005 pourtant, elle propose un concert avec un ex-musicien de Alpes incluant des morceaux anciens et récents, composés en collaboration avec Patrice Moullet. Elle profite d’une date au Bataclan en 2007 pour enregistrer un  disque live, son cinquième seulement en près de quarante ans de carrière.

Aujourd’hui, Catherine qui n’a toujours pas mis d’eau dans son vin, préfère rester discrète et se tient à l’écart des médias. Son travail avec Alpes est
Catherine Ribeiro
enfin reconnu et salué comme l’un des essais les plus novateurs de la scène française des seventies. Militante, elle n’a jamais hésité à recourir aux coups d’éclats pour faire valoir ses idées et ses convictions (grève de la fin, refus d'émission...).

Discographie essentielle:

-'Paix'
- 'Le rat débile et l'homme des champs'
ou
Coffret 4 albums essentiels de 'Catherine Ribeiro + Alpes'

Shelleyan T. Brecht

The Misfits: Au bordel du Diable

Logo du groupe
The Misfits première époque
C’est en 1977 qu’un certain Glenn Danzig, las de jouer dans des combos sans importance, décide de créer un projet plus sérieux qu’il baptise ‘The Misfits’ en hommage à un film de Marilyn Monroe. Lui même assure le chant et le clavier tout en écrivant les chansons et les paroles. Flanqué de son pote Manny à la batterie, il peine à trouver un line-up stable jusqu’à ce que ce dernier lui parle d’un joueur de football américain, Jerry Only, qui possède une basse. Celui-ci n’a pas beaucoup d’expérience de la musique mais le trio répète quand même et enregistre un premier single (‘Cough’/‘Cool’). Très axé sur le clavier, ce premier essai revendique une influence marquées par les Doors, notamment de par le timbre de Glenn. Pourtant, l’émergence du punk rock titille les oreilles du jeune homme. Il laisse tomber le clavier pour se concentrer sur le chant et recrute un guitariste pour compléter la formation. Fan de science-fiction, d’horreur et de films de série B, il préfère s’en inspirer plutôt que de traiter de domaines sociaux ou politiques. Sans le savoir, il vient de jeter les bases d’un style unique dont s’inspireront nombre de groupes par la suite: l’horror punk. Début 1978, les Misfits partent à New York enregistrer leur premier album après avoir remplacé Manny par Mr Jim derrières les fûts. Les labels se montrent frileux et le disque restera inédit des années. Pour se démarquer, Glenn et Jerry décident de renforcer leur visuel en adoptant maquillage macabre, tenues ornées d’os, clous, coiffure spéciale avec longue mèche sur le front…Les concerts se succèdent et le groupe commence à avoir un peu de succès mais le batteur et le guitariste le lâchent. Ils sont immédiatement remplacés mais la stabilité du personnel restera un problème récurrent.

Fidèles à la philosophie Do It Yourself (DIY), Glenn crée un fan club, le Fiend Club, qui lui permet de rester en contact avec les fans tout en imprimant des t-shirts et divers objets aux couleurs du groupe. En 1979, après un concert des Damned à New-York, la possibilité est envisagée que les Misfits accompagnent ces derniers pour une tournée britannique mais l’ambiance est mauvaise et les Américains s’en vont après deux dates. Excédé, le batteur s’en va. De retour aux USA, les autres se préparent à enregistrer un nouvel opus avec un nouveau guitariste qui n’est autre que le frère de Jerry, Doyle, fan du combo de son frangin. Cette fois, un label se montre intéressé et ‘Walk among us’ devient le premier LP officiel bien que les Misfits aient sortis plusieurs singles. En 1982 est organisée une tournée qui aboutira au disque live ‘Evillive’. Mais Glenn commence à se désintéresser des Misfits. Il prévoit la création d’un projet parallèle du nom de Samhain et ébauche quelques titres. Il s’en servira finalement pour compléter le nouvel album des Misfits. Les divergences musicales se faisant de plus en plus fortes, Glenn décide de les dissoudre pour se consacrer pleinement à Samhain.

Doyle, converti, décide de créer une formation metal chrétienne, Krist the Conqueror, qui ne rencontrera aucun succès. De nombreux groupes connus se mettent à afficher ouvertement leur goût pour les Misfits. Leur catalogue est réimprimé et débute un imbroglio juridique, Jerry voulant obtenir une plus grosse part des droits d’auteur. Débouté, il finira par passer un compromis avec Glenn qui rencontre un grand succès avec sa nouvelle formation, Danzig, en 1995. Only obtient le droit d’enregistrer sous le nom de Misfits et de partager les droits de merchandising. Devant le refus de son ex-chanteur de revenir, Jerry engage Michael Graves pour tenir le micro, recrute Doyle, moins fervent dans sa foi, ainsi que l’ex-batteur de Krist the Conqueror. Les Misfits nouvelle formule enregistrent deux albums mais très vite les rumeurs contradictoires de dissolution affluent. Jerry se retrouve seul, crée son label, produit un combo japonais du nom de Blazac très influencé par le son des Misfits et enregistre un album de reprises des années 50, ‘Project 1950’, avec dans les rangs un ancien Black Flag et un ancien Ramones. De nombreux concerts suivront et en 2011, la formation sort même un nouvel opus’ The devil’s rain’.

L’influence des Misfits est aujourd’hui reconnue comme essentielle dans toute la scène horror punk, hardcore, metal et leur logo à tête de goule ainsi que le merchandising forcené en dérivant a fait d’eux une icône essentielle de la culture underground.

Shelleyan T. Brecht

Rokk í Reykjavik: scènes punk et wave islandaises des années 80

K.U.K.L.
Q4U
Sans le savoir, les parents de Einar Örn Benediktsson ont contribué à l’avènement de la scène punk en Islande. Comment ? En divorçant. Un beau jour de 1977, le père parti s’installer en Grande Bretagne ramène à son fiston un disque des Buzzcocks. C’est un choc pour l’adolescent. En vacances chez son paternel, il n’aura de cesse de renseigner sur ce nouveau mouvement qui lui paraît correspondre à son tempérament et d’acheter des disques qu’il s’empresse de ramener dans son île. Il va s’acharner par tous les moyens à faire connaître ce nouveau style qui le passionne tant. Il participe à l’organisation du concert des Stranglers en 1978, s’arrange pour faire venir les Clash grâce à des contacts noués en Angleterre, prend part à la sortie du premier album des pionniers du punk rock islandais, Fræbbblarnir. De son côté, le jeune Bubbi Morthens (aujourd’hui l’un des chanteurs les plus populaires d’Islande) vient de créer avec les frères Pollock un combo du nom de Utangarðsmenn qui ouvrira pour les Clash justement. Impressionné par l’énergie de Einar (qui n’a que dix-huit ans), le groupe lui demandera d’être leur agent. Leur carrière sera brève mais séminale. Bubbi flanqué de son frère part fonder Egó tandis que les frangins Pollock créent Bodies, tous les deux plus orientés post-punk. Carrière brève aussi. Et Einar alors ? Il débarque à la répétition de trois de ses potes. Sur un coup de tête, ils lui tendent le micro. Lui qui ne sait pas chanter développe alors un mélange de chant, de cri, de spoken word, le tout interprété dans un état d'agitation quasi épileptique. Purrkur Pillnikk est né. Pour lancer leur carrière, il s’adresse à des connaissances qui vont créer le label Gramm d’abord uniquement destiné au groupe avant de signer d’autres formations, notamment Tappi Tikarrass dont la chanteuse est une certaine Björk. Reykjavik est alors en plein boum, l’énergie punk se répand comme une traînée de poudre, les concerts se multiplient, les groupes se forment comme en témoigne un documentaire baptisé ‘Rokk i Rekjavik’ sorti en 1982 dressant un état des lieux et des motivations en ce qui concernent les musiciens. On y découvre par exemple Sjálfsfróun (masturbation), trois gosses âgés d’à peine 15 ans, habitués à se défoncer à la colle et à l’essence, pratiquement incapables de jouer de leurs instruments mais le meilleur exemple de la philosophie punk. La performance des Clash a impressionné un autre groupe, Þeyr, qui décide de changer d’optique d’écriture. La présence en leur sein de Hilmar Örn Hilmarsson, artiste multi-facettes, très impliqué dans la religion Asatrù, les pousse à s’intéresser à l’occultisme, le paganisme, la philosophie…Leur rencontre avec Jaz Coleman, leader de Killing Joke venu se réfugier en Islande pour échapper à une fin du monde qu’il croit imminente, sera déterminante. Après le split, leur batteur, Sigtryggur Baldursson, se lie avec Einar et Björk dont les formations respectives viennent de se séparer pour fonder le collectif K.U.K.L., projet aussi atypique que les Virgin Prunes en Irlande, dont les contacts noués avec la scène anarcho-punk britannique conduiront à la signature sur le label de CRASS qui viendront même jouer à Reykjavik. Après une tournée éreintante en Europe, K.U.K.L. se termine, donnant naissance aux Sugarcubes qui révéleront au monde entier l’existence du rock islandais. L’influence de Killing Joke a marqué un autre combo, Vonbrigði, dont le morceau ‘O Reykjavik’ peut être considéré comme le ‘Anarchy in the UK’ islandais. Délaissant le registre punk pur, ils orientent leur son vers quelque chose de plus sombre et torturé. Le bassiste de Fræbbblarnir lance lui aussi un autre projet, Q4U, avec un couple d’amis dont la chanteuse Elly, furie charismatique que certains voient comme un pendant islandais de Siouxise. Très vite, en effet, le groupe oriente son écriture vers un rock gothique post punk évoquant effectivement Siouxsie and the Banshees. Premier split, reformation avec boîte à rythmes pour une orientation darkwave. Si Reykjavik est en ébullition, le reste de l’île ne reste pas en retrait, ainsi Barra Flokkurinn, une bande de jeunes originaires de Akuyeri tout au Nord et amis avec le bassiste de Fræbbblarnir. Si l’énergie punk les stimule, ils sont également fans de Bowie et Roxy Music et développent une forme de new wave imaginative pleine de punch qui leur vaudra même un minimum de reconnaissance internationale grâce à deux LPs et un mini. Impossible de faire l’impasse sur Grýlurnar, formation 100% féminine qui pratique une forme de new wave éclatée à la Nina Hagen Band ou Jonee Jonee, étrange trio pour chant/basse/batterie. Même le groupe de rock progressif þursaflokkurinn se laisse contaminer et livre un album mêlant structures complexes et new wave pour sa fin de carrière. Parmi les suites de Þeyr, signalons Með Nöktum, excellent mais hélas éphémère projet ou l’ovni musical que constitue l’unique EP du guitariste Stanya. N’oublions pas les travaux de Hilmar Örn Hilmarsson tant en solo qu’au sein du collectif industriel Reptilicus sans négliger les collaborations avec Current 93, Psychic TV…Le constat ne serait pas complet sans H.S. Draumur, Frakkarnir (plutôt new wave), Sonus Futurae dont la pop synthétique s’inspire de Kraftwerk ou Human League. La fin des 80’s verra la fin de ce premier élan non sans l’apparition d’une formation du nom de Sogblettir dans laquelle joue le demi-frère de Björk, plus sombre, dans la veine inspirée par Killing Joke. On retiendra aussi Bleiku Bastarnir plutôt garage pour qui les Cramps seront une influence déterminante. Bubbi aura lui aussi un petit hoquet punk en 1984 en fondant un projet du nom de Das Kapital, le temps d’un disque. Beaucoup de ces groupes ne disparaîtront jamais franchement, ainsi Q4U qui se reformera au milieu des 90’s et qui après la réédition de leurs titres sous forme de deux excellents best of, en cd et en vinyle sont actuellement en train d’enregistrer de nouvelles compositions. Idem pour Fræbbblarnir et Vonbrigði. Bubbi a pondu un quatrième opus avec Egó en 2009 mais le son n’a plus rien de post punk. Einar collabore à un projet appelé Ghostigital mêlant electro, rap, punk qui a déjà produit deux albums. Et la scène actuelle ? Elle se porte bien, merci, mais ceci est une autre histoire.


DISCOGRAPHIE NON EXHAUSTIVE:

Q4U: Best of
K.U.K.L.: The eye
K.U.K.L: : Holidays in Europe
Egò: I Mynd
Fræbbblarnir: Viltu bjór væna ?
Vonbrigði: Kakófónia
Vonbrigði: O Reykjavik
Sogblettir: Sogbelttir
Purrkur Pillnikk: I  augum úti
Tappi Tikarrass: Miranda
Þeyr: As above…
Þeyr: Mjötviður til fóta
Grýlurnar: Mávastellid
Utangarðsmenn: Geislavirkir
Sugarcubes:Life’s too good
þursaflokkurinn: Gæti eins verið
Bara Flokkurinn: Lizt
Various artists: Rokk í Reykjavik (existe en DVD)

Börn: post punk au Pays des Volcans

Börn
Évidemment, lorsque l’on songe à L’Islande musicale, le nom qui se profile d’emblée sera celui de Björk. Il est indéniable que Madame aura beaucoup contribué au rayonnement international de sa petite île tant en solo qu’au sein des Sugarcubes ou, pour les plus alternatifs, des géniaux K.U.K.L.. Ce n’est pas d’elle pourtant dont nous allons parler mais d’un groupe plus récent du nom de Börn qui vient justement de sortir son premier LP. Ce quatuor passionné de Christian Death, Killing Joke et du groupe islandais Vonbrigði a déjà eu l’occasion de forger ses armes dans la scène alternative indépendante de Reykjavik puisque le batteur Fannar, seul homme à bord, non content de participer au label/collectif Paradísarborgarplötur (PBP), frappe les peaux pour  Ofvitarnir, Tentacles of Doom (au sein desquels officiait également la bassiste, Júlíana) et Norn, première incarnation de Börn (‘Les Enfants’ en islandais). Ces derniers changeront de nom après la sortie d’un mini téléchargeable et d’une cassette (DIY et old school forever !), un combo black metal local usant du même patronyme. Après avoir écrit quelques morceaux avec son collègue  Thorir Georg (actif dans diverses formations punk, indie et cold wave), Fannar estime que l’idée d’un nouveau groupe tient la route, il embarque donc Júlíana dans l’aventure, Tentacles of Doom étant sur le point de se séparer de toute manière. Si Norn se lance de manière spontanée, presque expérimentale, la mue en Börn pousse les musiciens à se structurer, répéter de manière plus régulière. Les paroles, toutes en islandais (rassurez-vous, cela ne nuit en rien à l’écoute), traitent de thèmes féministes, de la prise en main de son corps, de son image, hors de toute considération sexiste, de mode ou des clichés en vogue dans la presse (Fannar sait de quoi il parle, étant lui même handicapé). Les efforts auront payé, mi-2014, Börn sort son premier LP (accessoirement la première sortie vinyle de Paradísarborgarplötur) et les réponses tant nationales que internationales sont plutôt positives. Si, hélas, le manque de moyens rend peu probable la possibilité d’une tournée hors Islande, je vous conseille néanmoins chaudement l’écoute et l’achat de cet album qui ravira les fans de Christian Death, Killing Joke et autres formations du style.Voici l'adresse de leur bandcamp: http://borndeyja.bandcamp.com/releases

Shelleyan T. Brecht

Le Deathrock: punk obscur et romantisme



Electric Worry - du désert de Sonora jusqu'à la "Motor City"

Voici aujourd'hui, le premier interview sur notre blog, en espérant que d'autres suivront.  Et pour ouvrir le bal quoi de mieux qu'un groupe qui va nous permettre de voyager... Un son puissant, des rythmiques dignes des 70'S et deux frangins avec un état d'esprit qui force le respect. Encore merci à Pierre et Batiste qui ont répondu presents et d'avoir joué le jeu au delà de ce qu'un révolutionnaire mexicain ne saurait le faire ! Viva la revolucion y viva Mexico!   


Crédit photo : Thierry Laroche
Voici le lien vers le bandcamp du groupe cela vous permettra de suivre cet interview tout en écoutant les compositions du groupe. https://electricworry.bandcamp.com

MPR – Bonjour Electric Worry ! Si je ne me trompe pas, votre nom est le titre d'un morceau d'un groupe phare de la scène rock stoner…doit - on en déduire que c’est une de vos influences majeures ? Quelles sont vos autres influences ?

Pierre – Bonjour MPR ! Exact, « Electric Worry » est le titre d'un morceau de Clutch, un groupe américain que l'on connaît depuis bien 7 à 8 ans avec Batiste et qui est assez dur à classifier car sa musique a évolué et connu des changements significatifs au fur et à mesure du temps. Pour moi, cette formation est un savant mélange de plein de styles musicaux tels que le blues, le rock, le jazz, le stoner et tout ça en mode groovy funky psyché… C'est tout ça qui nous influence chez Clutch : ne pas se poser de limites, mixer les styles, les influences !

Batiste – Nos influences sont plutôt diverses et variées, mais elles se situent principalement dans le blues et le rock des années 50 à nos jours, avec un fort penchant pour les années 70 et deux-trois éléments empruntés au stoner rock. Parmi les musiciens et les groupes qui nous ont beaucoup marqués, on peut notamment citer John Lee Hooker, Led Zeppelin, Creedence Clearwater Revival, MC5, Cactus, Beck, Bogert & Appice, AC/DC... Et pour la période plus récente, des groupes comme Five Horse Johnson, The Muggs, Truckfighters, Queens of the Stone Age et bien sûr Karma to Burn.

MPR – Quand et comment avez-vous créé Electric Worry ? Comment avez vous fait la transition avec votre précédente formation Dual Edge ?

Pierre – Nous avons créé Electric Worry à la fin de l'année 2008. Ce groupe n'est pas arrivé tout de suite après Dual Edge : mon frère (Batiste) et moi-même avons joué pendant quelques temps avec d'autres formations qui ne sont jamais sorties de l'enceinte du Bastion, l'endroit où nous répétons à Besançon. Que je sois à la guitare, à la basse et/ou au chant, on n'a jamais cessé de jouer ensemble. Et ça fait une bonne quinzaine d'années que ça dure ! Après cinq années passées à faire du métal, nous avons eu envie de faire un petit retour aux sources en nous tournant vers quelque chose de plus rock'n'roll.

Batiste – Lorsque nous avons décidé de monter un projet rock stoner, le choix de Léo à la guitare s'est fait assez naturellement. Nous le connaissions depuis longtemps déjà, car son frère Julian était guitariste dans Dual Edge. Dès le premier bœuf, on a tous senti que ça fonctionnerait... Au début, on voulait se lancer dans quelque chose d'instrumental à la Karma to Burn, mais on a vite compris que nos compos étaient faites pour accueillir du chant. Notre excellente entente, aussi bien au niveau musical que sur le plan humain, nous a dissuadé de sortir de la formule du trio. Ce qui a semblé le plus logique – sauf pour le principal intéressé – était que Pierre se mette au chant, puisqu'il avait déjà eu une expérience de chanteur métal dans Dual Edge.

Pierre – Le souci, c'est qu'à cette époque je faisais de tout sauf du chant ! Passer des hurlements au chant m'a demandé un certain temps d'apprentissage. D'autant plus que le fait de chanter tout en jouant d'un instrument ne s'improvise pas... Ça n'a pas été simple mais bon, tu connais la suite de l'histoire, elle est sur l'EP ;-) !

MPR – Vous avez un EP disponible sous Bandcamp en téléchargement libre... Comment a-t-il été accueilli ? Quel est votre titre "phare" ? Où peut-on trouver votre EP en dehors de Bandcamp ?

Pierre – Notre EP « Back to Motor City » est sorti en janvier 2013 et il a reçu un assez bon accueil, aussi bien au niveau local que sur internet, où nous avons eu droit à quelques bonnes chroniques. Il y a aussi plusieurs webradios qui ont diffusé nos titres...

Batiste – Pour ce premier enregistrement studio, nous avons fait le choix d'un pressage CD à 250 exemplaires, avec une pochette au format digifile. Il nous reste encore des CD, mais nous en avons vendu pas mal, malgré un nombre de concerts assez faible dans la période qui a suivi sa sortie. Dès le départ, nous avons fait le choix de mettre notre musique en téléchargement à prix libre pour en favoriser la diffusion. Ça a plutôt bien fonctionné, car on a eu pas mal de téléchargements et ça nous a permis de recevoir quelques soutiens financiers, d'autant plus appréciables qu'une bonne partie est venue de l'étranger. On a aussi eu la joie d'envoyer des exemplaires de notre EP en Allemagne, en Finlande et même un en Australie.

Pierre – Il semblerait que notre titre « phare » soit « Back to Motor City », le morceau dont est issu le titre de l'EP. En général, c'est celui qui marque le plus les esprits.

Batiste – Le titre « One Vision » a également pas mal de succès... Peut-être parce que c'est celui qui sonne le plus stoner ?

Pierre – Actuellement, pour obtenir notre EP, il faut venir nous voir en concert ! Il y en a quelques exemplaires dans la distro du Bastion, à Besançon... Et sinon, il est possible de le commander sur notre page Bandcamp.




MPR – On peut dire que la production de « Back to Motor City » est irréprochable ; où avez vous enregistré cet EP ?

Pierre – L'enregistrement s'est déroulé sur quatre jours au Kaktus Studio, à Champagnole, avec Pierre-Yves Prost derrière les manettes. « Back to Motor City » était notre première expérience en studio et Pierre-Yves est pour beaucoup dans la réussite de cet EP. Le résultat, dont nous sommes très satisfaits, est aussi bien le fruit de notre travail que du sien. Déjà, on avait pas mal bossé avant de rentrer en studio, ce qui nous a facilité la tâche. Et Pierre-Yves, qui a réalisé les prises, le mix et le mastering, a tout fait pour que l'enregistrement se déroule dans des conditions optimales, dans une bonne ambiance et sans stress. Il a rapidement cerné nos attentes et nous a bien conseillé. Tout ça c'était franchement cool, une bonne expérience humaine et musicale, dont on garde de très bons souvenirs !

MPR – Quel matériel utilisez-vous ? Est ce que la mythique " big muff " si prisée des groupes de stoner fait partie de votre arsenal ?

Pierre – À vrai dire, on est pas trop le genre de groupe qui investit beaucoup de ronds dans le matos. Pour nous, le plus important est de passer du temps sur le matos qu'on a, de manière à essayer d'en tirer le meilleur.

Au niveau gratte, Léo joue sur une guitare « The Rowy » de Custom 77 (la mienne), un Valveking (tête d'ampli et baffle) de chez Peavey et, comme effet, juste une Wah-Wah Cry Baby de chez Dunlop (un classique). Donc non, nous n'avons pas (encore ? ^^) de « Big Muff » ! 

De mon côté, je joue sur une basse Fender '51 Precision bass (reissue Japan) et sur un ampli MarkBass (tête Little Mark III et baffle 4x10).

Batiste – Quant à moi, je tape sur une Tama Royal Star du milieu des années 80.




MPR – Batiste et Pierre, vous êtes tous deux frères; est-ce que cela facilite la composition ? D’ailleurs, comment composez-vous vos morceaux ?

Pierre – Je pense que la composition est quelque chose qui reste complexe, que l'on soit entre frères ou non. Après, cela fait maintenant une quinzaine d'années que Batiste et moi jouons ensemble, donc il est sûr qu'il nous est plus facile de nous comprendre sur certains basse/batte de manière intuitive, du fait des automatismes que l'on s'est créés durant toutes ces années.

Nous composons principalement lorsque nous répétons, des fois sans avoir travaillé d'idées précises au préalable... Mais le plus souvent, cela vient d'un plan ou deux trouvés par les uns ou les autres en amont, qui sont travaillés ensemble par le biais d'improvisations, d'idées spontanées qui viennent se greffer aux idées initiales. Ce qu'on a toujours fait et ce qui nous importe, c'est d'évoluer ensemble autour d'un projet commun. La manière la plus simple de le faire reste de laisser la parole à chacun, afin qu'il puisse exprimer sa perception de la composition en cours et la confronter à celle des autres. Cela suppose de s'écouter les uns les autres – ce qui est primordial quand on fait de la musique –, d'arriver à comprendre la vision de l'autre même si elle ne correspond pas toujours à ce qu'on a en tête et de savoir l'entendre.

Batiste – Pas mieux !

MPR – Qui a réalisé la pochette ? Pourquoi le titre « Back to Motor City » ?

Batiste – La pochette a été réalisée par Johann Pourcelot, un ami qui n'est autre que le frère le plus âgé de Léo. Nous vous incitons à aller faire un tour sur sa page Flickr et sur sa page Facebook, car il fait vraiment de chouettes photographies ! Celle que nous avons choisie pour la pochette de notre EP a été un véritable coup de cœur, car cette épave de camion est chargée de symboles. Il s'agit d'un vieux Berliet, dont la carcasse repose à Cussey-sur-L'Ognon, un village près de Besançon...

Pierre – Le titre de notre EP évoque la ville de Detroit, qui a été surnommée « Motor City » du fait de son rôle de berceau de l'industrie automobile aux États-Unis. Après, si on a choisi ce titre, c'est que Detroit est également une ville qui a toujours joué un rôle musical important. C'est là qu'est né le célèbre label de soul et rhythm & blues « Motown Records ». Mais c'est aussi la ville qui a vu se développer des talents comme celui de John Lee Hooker, du MC5 – dont le nom signifie en gros, le « quintet de Motor City » –, des Stooges, du Grand Funk Railroad et de pas mal d'autres pointures du blues et du rock.

Batiste – Dans la période plus récente, je rajouterais bien un groupe comme Big Chief, qui était un précurseur du grunge et qui a ensuite évolué vers le funk. Les White Stripes... Et à ne surtout pas oublier, The Muggs, un très bon groupe qui nous tient beaucoup à cœur, à Pierre et moi.

Pierre – « Back to Motor City » donne l'idée d'un retour à Detroit pour perpétuer les traditions rock de cette ville. Il faut savoir qu'elle a beaucoup souffert de la crise, ayant plus ou moins été laissée sur le carreau. Beaucoup de gens ont fui la ville, qui est devenue presque déserte... Dans ces cas là, il y a toujours la musique pour redonner espoir et tenter de reconstruire les choses !


MPR – Pierre (bassiste / Chanteur) fait partie d’un autre projet « Black Woods »… Peut-on en savoir plus ? Avez vous également d’autres projets en dehors d’Electric Worry ?

Pierre – En effet, je joue également dans un autre trio qui s'appelle Black Woods, avec qui on a sorti un album en mai de cette année « The Strange Crow », et qui est plus orienté « blues rock psychédélique ». J'ai toujours été un musicien curieux, dans le désir d'apprendre et de découvrir d'autres aspects de la musique, d'autres manières de l'appréhender, d'autres façons de jouer. C'est ce que me permet le fait d'évoluer dans une autre formation (page Facebook de Black Woods : https://www.facebook.com/blackwoodsband ; Bandcamp : https://blackwoodsband.bandcamp.com).

En ce qui concerne les deux autres, seul Léo a également un projet parallèle. Ça commence a faire un sacré paquet d'années qu'il est producteur d'Électro Hip-Hop, en solo, sous le nom de « Sorg ». Il a deux EP à son actif en solo, un premier en 2012 et un second en 2013, ainsi qu'un EP sorti en mars de cette année avec le rappeur américain « Napoleon Maddox » (Facebook de Sorg : https://www.facebook.com/SorgMusic ; Bandcamp de Sorg : https://sorg.bandcamp.com ; Facebook de Sorg & Napoleon Maddox : https://www.facebook.com/sorgandnapoleonmaddox ; Bandcamp de Sorg & Napoleon Maddox : https://sorgandnapoleonmaddox.bandcamp.com).

MPR – Quel est votre meilleur souvenir de concert avec Electric Worry ?

Pierre – Dur à dire, je crois qu'on peut s'accorder à dire qu'on a eu la chance de ne vivre que de bonnes expériences niveau concert... Après, forcément, les concerts où tu as le plus de monde te marquent le plus. On a surtout joué dans des bars, mais on a aussi eu la chance de faire la fête de la musique sur deux très bonnes scènes à Besançon : une fois sur la scène du Bastion en 2011 et une autre fois sur la scène de l'association Mighty Worm en 2014. A chaque fois, il y a eu un public relativement nombreux et nous avons eu de très bons retours.

Batiste – Nous avons également de très bons souvenirs aux Passagers du Zinc, un excellent café-concert de Besançon où nous nous sentons désormais comme à la maison. C'est là que nous avons fait notre tout premier concert en 2009, c'est là que nous avons sorti notre EP en 2012, et nous nous apprêtons à y jouer tout bientôt pour la sixième fois depuis la création du groupe... Il est important que de tels lieux continuent d'exister pour qu'une scène musicale intéressante puisse se développer. 




MPR – …et le pire ?

Pierre – Pour moi, le « pire » (je le mets entre guillemets parce que ça a été une très bonne soirée malgré tout) je dirais que c'était dans un bar à Nancy, avec nos amis de La Bite et le Couteau et de Buck. On a appris au fur et à mesure de la journée qu'aucun catering n'était prévu, que nous devions régler toutes nos consos... Heureusement, on a quand même pu rentrer dans nos frais grâce aux entrées et à la vente de quelques EP !

MPR – J’ai entendu dire qu'un nouvel EP était en préparation pour 2015, que peut-on en attendre ?

Pierre – Ça fait maintenant un an et demi que notre premier EP a vu le jour. Pendant cette période, le groupe a connu des difficultés pour répéter, liées à la mutation d'un membre du groupe dans une autre région... Cela a eu pour conséquence un faible nombre de concerts et une difficulté à avancer dans la composition de nouveaux morceaux, puisque nous avons besoin de nous voir pour que ça fonctionne. Des projets de compos sont tombés à l'eau et ça a généré pas mal de frustrations.

Cette période est maintenant derrière nous : la distance a pu être réduite et nous arrivons désormais à répéter plus régulièrement. Toutes les conditions sont donc réunies pour que l'on puisse composer de nouveaux morceaux, travailler un nouveau set et nous lancer dans la production d'un nouvel EP. Ce qu'on va proposer va rester dans la veine du premier EP : un rock puissant avec quelques relents de stoner. Mais l'approche sera sans doute un peu plus mature que précédemment.

Batiste – Et bien plus rock'n'roll, à en juger par les morceaux qui commencent à prendre forme !

MPR – Encore merci d’avoir accepté cet interview (qui est d’ailleurs la première de notre blog !) … Est-ce que vous voulez ajouter quelque chose pour nos lecteurs ?

Pierre – On tient à vous remercier d'avoir pensé à nous pour votre première interview de groupe et on ne peut que vous encourager pour cette initiative de blog musical.


Batiste – Je rajouterais pour ma part que je suis fier que l'on parle d'Electric Worry sur un blog où il est possible de lire à la suite un article sur le thrash métal et un autre consacré aux jug bands. Bravo à vous, merci et bonne continuation !



Thrash Or Die !

Aujourd'hui je vous propose de vous replonger dans les 90's, je me rappel de ce Boom thrash métal qui coïncide avec la sortie quelques années auparavant du black album, cet album que tout le monde écoute et réecoute,  et qui passe même sur toutes les radio françaises !!!  le "thrash metal" de Metallica est partout !

Et bien comment en sommes nous arrivé là ?

Avant toute chose retournons encore quelques années en arrière, nous sommes maintenant en 1982, Metallica joue dans "son garage" un melange de "punk rock" et de "heavy metal"
Voici un titre de la première demo de Metallica qui illustre bien ce mélange.  A noter que la guitare solo est tenu par Dave MUSTAINE.   Le futur leader de Megadeth est le compositeur de plusieurs titres de Metallica, c'est notamment le cas avec le morceau Jump in the fire.



Malheureusement la collaboration entre Dave MUSTAINE et Metallica va tourner court avant même l'enregistrement du veritable premier album Kill'm All en 1983.
Cet album contiendra plusieurs morceaux qui deviendront légendaires "Seek n' Destroy" , " The four  Horseman ( initiallement appelé the mechanix) et verra l'apparition de Kirk HAMMETT (Ex Exodus) et un bassiste qui deviendra legendaire Cliff BURTON.
Voici par exemple un titre joué par Cliff Burton avec une basse qui est agrémentée d'une distortion et d'une Wha/Wha cela deviendra sa marque de fabrique.
 

Metallica va poursuivre son chemin avec la sortie deux albums qui sont des classiques du metal,  Ride the lightening, et Master of puppets.
A noter dans ces 2 albums la presence de pistes instrumentales qui se révèlent être des chefs d'oeuvre tels que Orion, The call of Ktulu (tiens encore un titre signé Mustaine ici) dont voici une version reprise par le warsaw guitar orchestra. Ces 2 morceaux démontre la capacité de Metallica à composer des morceaux beaucoup plus progressifs.  



Pendant la tournée Damage Inc. Tour , survient un événement tragique le bus de Metallica se retourne et Cliff BURTON décède. Le groupe est en deuil...

Le groupe decide de poursuivre l'aventure mais sera marqué à jamais par cette disparition. L'album and justice for all marquera l'arrivé d'un son hyper compressé et avec une basse sous mixée à l'extreme. Ce disque en 33T est littéralement inaudible avec un caisson de basse car il fait entrer le caisson en résonance !!! il faut donc l'écouter sans pousser les infra basses. 

Voilà ensuite l'arrivée du black album qui marquera le retour d'une basse puissante et de morceaux plus simples et plus "lourds" . 
Un album avec 2 hits : The unforgiven,  le slow que tout le monde à déjà essayer de jouer à la guitare (même Bart Simpson dans un épisode où il voit en concert le fameux groupe  "Spinal Tap")
Enter Sandman avec son intro hypnotique et sa montée en puissance vers le riff principal qui oblige à bouger la tête. Bref sans doute le titre qui fera passer Metallica dans la catégorie "super groupe". 

Bon la suite est une autre histoire qui mènera le groupe à plusieurs "extravagances" de rock stars, Metallica est un des seuls groupes à avoir, acheter un des meilleurs bassistes au monde pour 1 million de dollars, joué sur tout les continents de la planète, à collaborer avec la légende Lou Reed sur un album conceptuel , jouer dans en ouverture d'un festival sur une petite scène sous un autre nom,  sorti un album où la caisse claire sonne en carton / ferraille /  plastique et plus dernièrement sorti un 1/2 film et 1/2 concert en 3D " through the never" qui je vaut vraiment le détour car il y a une machinerie énorme derrière ce concert, par contre le scénario est loin d'etre digne d'un film de David  Lynch bien qu'il semble vouloir se revendiquer du mouvement surréaliste. 







Bo Diddley, Jug, Diddley Bow et autres curiosités.

Au début du blues, les anciens esclaves noirs n'étaient souvent pas très fortunés mais leurs besoins de communiquer par la musique était si fort qu'il devaient trouver des moyens d'assouvir leur passion.









Tout était bon taper sur une bassine, gratter une planche à laver, souffler dans un flacon etc....










Une autre combine consistait à clouer une corde sur une porte de grange et à frotter une bouteille sur la corde, cette méthode à servit à bon nombre d'apprentis bluesmen comme apprentissage de la guitare.





Anecdote : Les "Nains Porte Quoi" groupe Luron jouent avec ce genre d'instruments.


Cela donnera naissance aux cigares box toujours en vogue aujourd'hui


















On en trouve une multitude de genre...

Le Diddley Bow inspirera Ellas Otha Bates McDaniel qui prendra comme pseudo "Bo Diddley", plutôt musicien de blues à ses débuts il va vite devenir un des pionniers du Rock dans le milieu des années 50 jusqu'à devenir une influence majeur de beaucoup de groupes des sixties comme les Stones.


Avec Howlin' Wolf et Muddy Waters ils vont explorer le psychédélisme dans un album assez étrange.


Il est l'inventeur du Didley Beat qui inspire une foule d'artiste en tout genre:











On va retrouver le Diddley Beat poussé à l’extrême jusque dans des titres comme Jocko Homo de Devo.


Sans être un virtuose Bo Diddley savait faire parler son instrument parfois bizarre.


Il est décédé en 2008 à l'age de 79ans.

Post metal : du métal hors des clichés

Nous allons nous amuser aujourd'hui à (re)découvrir un style musical particulier : le post-métal.

Ce terme est apparu au milieu des années 2000 pour qualifier des groupes tels que Neurosis, Cult of Luna et Isis.
En effet, ces trois formations issues de la scène métal s'éloignaient progressivement du sempiternel couplet-refrain pour aller explorer des chemins de traverse tels que de longs morceaux, des plages parfois instrumentales, contenant certains passages atmosphériques.

L'album '"Panopticon" d'Isis et ses interprétations sur scène illustre parfaitement ces propos. Les riffs de guitare et voix beuglées étant précédés ou entrecoupés d'ambiances aérées voire planantes.

(ce n'est pas à la télé française que l'on pourrait se mettre sous la dent de pareils moments musicaux, même en cherchant bien, chaînes spécialisées et horaires improbables inclus...)

Autre exemple, avec le très efficace "Echoes des Suédois de Cult of Luna :



Les influences de ces groupes sont à chercher chez Neurosis bien sûr, mais aussi Godflesh, un des premiers groupes ayant fusionné métal et musique industrielle, voire du côté de Tool dont les compositions se sont progressivement allongées et complexifiées au fur et à mesure de leur discographie.

On n'oubliera pas de citer la relève : des groupes plus récents tels que Rosetta ou When Icarus Falls, successeurs logiques des formations sus nommées, mais aussi Kruger et Kylesa qui lorgnent davantage vers le sludge-métal, autre sous-genre déviant du métal originel.



Enfin, en termes de post métal purement instrumental, ce sont surtout deux groupes originaires de l'Illinois qui ont marqué ces dernières années : les efficaces mais parfois redondants Pelican, puis le groupe Russian Circles. Ce trio s'avère impressionnant tant dans ses productions (les 5 albums sortis en 8 ans sont d'une qualité constante) que sur scène où l'intensité de leurs prestations est saisissante tant en termes d'intensité que de maîtrise technique.



Pour aller plus loin, je ne peux que vous conseiller de visionner le documentaire "Blood, sweat + vinyl : DIY in the 21st Century" qui se penche sur trois labels indépendants nord-américains :
- Hydra Head Recordings (fondé par le leader d'Isis et hélas dissous depuis, tout comme le groupe d'ailleurs),
- Neurot Recordings (le label de Neurosis, comme son nom l'indique), et
- Constellation Records (entité DIY canadienne culte orientée post-rock et musiques expérimentales dont le catalogue recèle de nombreuses merveilles).



postrockfan

NEW NOISE FEST : Hardcore et Véganisme



Cette année, le seul festival estival que j'ai fréquenté, à défaut d'Eurockéennes à la programmation négligée et de Route du Rock forcément à l'autre bout de la France, fut le New Noise Fest.
Rien à voir avec un très bon magazine musical français ni avec l'excellentissime chanson des suédois de Refused (quoique...). Non, c'est le nom d'un festival à Karlsruhe se tenant mi-juillet, sous le signe du hardcore et du véganisme. 

C'est donc à moitié en touriste que je me rendis outre-Rhin. En effet le hardcore et moi n'avons jamais entretenu de relation passionnée, je ne peux certes pas rester insensible à de grands classiques tels que les morceaux "Scratch the surface" de Sick of it all ou (pour aller plus loin dans l'archéologie musicale) "Crucified" d'Agnostic Front, mais à plus fortes doses ce genre musical tourne vite à l'indigestion chez moi.
Quant au véganisme, je trouve cette démarche tout à fait louable même si pour l'instant je me contente d'un tiède végétarisme. Il est noter qu'une frange des festivaliers et des commerçants ambulants se revendiquaient du courant "straight edge" (1). Ces derniers carburaient donc au jus de pomme pétillant, ou au Club Maté, boisson à la hype grandissante.

C'est sous un soleil de plomb (une température de 35° à l'ombre mais certainement 45° sous chacun des deux chapiteaux) que se déroula cette succession de concerts ne dépassant jamais la demi-heure (de quoi placer une bonne douzaine de bombinettes hardcore tout de même). L'avantage d'une météo si extrême fut que le niveau de sudation atteignit un tel point que l'ingestion de 3L d'eau ne nécessita presque aucune pause toilettes.

Sociologiquement ce fut donc une immersion intéressante dans ce monde atypique : l'impression d'être un extra-terrestre en l'absence totale de tatouage sur la peau, l'absence de choix dans la restauration rapide proposée (vegan burger à base de soja grillé ou rien, ce qui personnellement me ravit et me fit songer que ce concept reste impensable en France), la vente de fringues anti-fascistes et de vinyles de groupes totalement obscurs pour ceux n'ayant pas soutenu de thèse sur la scène hardcore-DIY, la présence du stand PETA, et une piscine temporaire accessible à tous dont l'eau vira progressivement vers une couleur jaune douteuse.

Un photographe-vidéaste strasbourgeois de talent a concocté une belle illustration de cette ambiance :




Musicalement, ce ne sont paradoxalement pas les deux groupes de post-rock présents ce jour-là que je retiendrai (malgré une accalmie sonore relative qui fut tout de même appréciable), mais les trois groupes suivants :

A noter que l'intérêt des vidéos suivantes réside plus dans le souci de montrer l'attitude des groupes en question que de profiter pleinement de leur musique, la qualité sonore étant typiquement youtubesque. 
Mieux vaut se rendre sur leurs pages Bandcamp respectives.

  • Vestiges, une formation américaine en plein devenir, nous assèna une musique violente entre digressions post-metal et voix death-metal.



  • The Tidal Sleep, le groupe allemand qui fêtait sa "releas party" ce jour-là, proposa un mélange détonnant de rythmiques post-hardcore et de refrains imparables. Une plaisante alchimie entre guitares parfois aériennes et voix écorchée.

  • Heaven in her arms, un groupe japonais de screamo qui, bien qu'il ne parvienne pas au niveau d'Envy (meilleur groupe en activité dans le genre), interpréta des morceaux sincères et intenses.





(1) : mode de vie issu de la scène punk hardcore des années 80 excluant non seulement toute alimentation d'origine animale mais aussi toute forme de substance addictive (tabac, alcool et drogues)
(2) : L'association PETA est une entité internationale militant farouchement pour les droits des animaux, notamment dans l'élevage et la recherche à visée industrielle.

postrockfan

"Lock Groove" - Attention, aux disques sans fin !

Quand on parle de Mimolette, on pense tout de suite à un fromage de couleur orange, puis,  éventuellement, à un chat roux un peu trouillard  et rondouillard, mais de là à penser un livre...
Pourtant, c'est le nom d'une collection de BD au format comics et à la couverture orange qui fait partie du catalogue de l'Association. L'association regroupe des BD typiquement "hors mainstream" qu'il faut souvent dénicher dans le rayon "indépendant".

Finalement, quel est le rapport avec le titre de cet article , le "lock groove "? 
(image tirée du site de l'Association)
Et puis d'ailleurs, le lock grove,qu'est ce donc que ce truc là ??? 

Et bien, dans un temps où les LP (33T - 45T) étaient rois, certains  on été crées avec des boucles infinies à la fin . Ils sont souvent recherchés par des amateurs de 33T et il est même devenu pour certains collectionneurs  une veritable "quête du graal".

C'est notamment le cas pour JC Menu qui nous raconte ici sa passion pour les 33T et sa fascination pour les Lock Groove. Cette BD nous dévoile un certain nombres de secrets cachés dans plusieurs LP. Voilà la couverture du volume 1.

Résumer l'ensemble de la BD n'étant pas le but de cet article,  je ne peux que vous conseiller de la dénicher car elle est remplie d'anecdotes sur le rock (Ps = il est même question d'un concert avec Père Ubu / Frigo où les watts ont monté; c'est d'ailleurs marrant d'avoir la version de JC Menu et celle de connaissances présentes à ce fameux concert...)  


Donc maintenant pour illustrer tout ça, une petite video d'un lock groove sur un disque du Muppet Show ! Alors meme dans les disques pour enfants on cachait des locks groove ?! 




Allez, encore un autre avec le mythique album des Beatles Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band.





Et pour finir un lock groove joué pendant + de 2 semaines... A la fin, le disque finit complement usé !









Punks Not Dead !!!

Punks not dead !

Bon autant le dire tout de suite le punk rock n'est pas forcement mon style de prédilection (je suis plus orienté metal) mais j'ai toujours bien apprécié cette musique et l'esprit contestataire ce cette musique... Des groupes comme Exploited par exemple peuvent facilement donner une bonne leçon de métal à certains nombres de groupe de métal actuel qui ce sont bien éloigné de l'esprit originel du métal. Je ne vais pas citer pas de groupe chacun est libre de choisir sa victime, je ne lance également pas de débat sur le true métal...

Bref pour résumer j'ai reçu une invitation pour le festival rock your brain "punk édition" et vu la programmation difficile de ne pas se jeter dessus et de dire merci! (et encore Merci)
Après quelques heures de route et un détour rapide par la banlieue strasbourgeoise pour récupérer des étagères à CD direction un petit village à proximité du bourg de Sélestat. Nous posons rapidement les valises dans notre chambre (chez l'habitant, qui pour le coup est un vigneron) et direction le festival. 


Credit Photo : Zone 51


Comme toujours pour le rock your brain ( Et aciennement lézard scénique) une organisation plus que parfaite malgré les quelques critiques venus des punks purs et durs (Bière à 2.5Euros/ Sortie definitive).

Une Petite nouveauté sur cette édition une scène en intérieur et une scène en extérieur.







Credit Photo : Music Propaganda Resistance
Arrivé sur le site pour le milieu de concert de "charge 69" et la on peut dire que c'est du punk français dans la bonne tradition des familles ! Des Riffs qui envoient et un chant puissant! Dans le public sa pogote sévère, j'ai trouvé le discours du groupe intéressant et belle dénonciation du sacrifice du peuples par les "politiques" 
  




Juste le temps de prendre quelques bières et hop direction le concert de the Real McKenzies Melange de musique ecossaise et de punk rock, un groupe (originaire du Canada) déjà vu il y a quelques années, bon là c'est clair c'est de la musique un peu plus festive,tout fan de musique "celtique" devrait apprécier. Personnellement je trouve que cette musique est faite pour reprendre quelques pintes de plus...

Un petit break histoire de manger une petite assiette libanaise, puis viens le tour des Wampas emmené par le charismatique Didier. Bon 3ème fois que je vois les Wampas en concert et Didier fait le spectacle et assure et tout et tout, mais personnellement ce n'est pas trop ma tasse de thé, je pense que c'est sans doute la faute au "phrasé" du chant caractéristique des Wampas mais je reconnais que le groupe est à voir le live car l'ambiance est là...Pour en témoigner voici un petit extrait du live ou Didier se place carrement au milieu de la salle et fait assoir le public, il interprète son morceau avant de repartir en poussant des gémissements...


Les Wampas - Vie, mort et Resurection d'un Papillon





Crédit photo : Brice Beillant (2014)

Puis c est au tour des LSM (les sales majestés) que j ai déjà vu l'année dernière mais pas de soucis de les devoirs car leur set mets tout le monde d' accord... Certains membres du Public ont un peu perdu le sens de l équilibre et un joyeux luron se vautre à quelques mètres de moi, 5 minutes après un autre me vide de la bière dans le cou, normal on est dans un festival de punk... Bon j'en profite pour me défouler un peu. De mon point de vue le meilleur concert de la soirée et comme toujours des paroles engagées normal pour des punks anarchistes.
Allé un petit morceau video qui pourrait même être un hymne de resistant "Vivre Libre" (ou bien crever) 




Enchaînement sans temps mort avec les shérifs fraîchement réformé le publique semble vraiment conquis. Tout est vraiment carré mais là c'est un peu "trop gentil" pour moi, heureusement "les battes de baseball" remettent tous le monde d'accord. 

la soirée se finit tranquillement avec "les Brains" et avec un verre de tchai ( Thé + lait + Epices qui arrachent), Le stand Thé  mérite le détour (avec le lézard thé). Et puis un petit arrêt auprès des diverses distro présentes. Et je trouve la discographie de Human Kompost ( groupe de crust de Besançon)

Voila un festival qui se termine, plein d'images, de sons et de souvenirs. A noter l'edition Métal du festival en Octobre où la programmation est simplement magique pour un fan de métal( Carcass , coroner, Vader , Destruction ...)