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Le Deathrock: punk obscur et romantisme



Chants of Maldoror
Rozz Williams (photo: Ed Colver)
On connaissait le death metal...Voilà qu'il faudra compter désormais avec le deathrock qui, lui, n'a rien à voir avec la mouvance metal. Cette étiquette obscure nous vient des USA et plus précisément de la région de Los Angeles où un groupe en particulier se distingue à l'orée des années 80, Christian Death. Bien que ses très jeunes membres (16 à 18 ans en moyenne) soient issus de la scène punk, leur son particulièrement sombre, le charisme de leur chanteur Rozz Williams, ses textes morbides où s'affrontent visions macabres, religion, sexualité, son look gothique extrême (encore une étiquette mais faute de mieux...) placent d'emblée le combo au rang des ovnis. Globalement, on peut résumer basiquement le terme 'deathrock' par une rythmique tribale, digne héritière du punk, des guitares grinçantes et torturées, parfois quelques synthés glacés et une production volontiers compacte; le chant est plaintif, passionné, grave parfois, sensuel. Les textes puisent leurs racines dans l'introspection, l'art, les religions mais également les films d'horreur. A la différence de son proche cousin le batcave, le deathrock se veut sérieux, voir littéraire et l'humour n'y a que peu de place (il y a toujours des exceptions, ainsi 45 Grave ou Antiworld). A l'origine, soit les années 50, le terme désignait des chansons populaires parlant d'adolescents morts tragiquement (d'où un certain parallèle avec le Romantisme, influence reconnue par les musiciens du genre), la plus connue restant certainement 'Leader of the pack' des Shangri-Las. Vu la popularité croissante de Christian Death et son influence sur la scène locale, il apparut assez naturel à certains journalistes de le reprendre pour désigner cette étrange sorte de punk rock qui n'en était pas du tout au final. La petite taille de la scène de L.A. et les relations quasi incestueuses entre les groupes qui jouaient volontiers les uns avec les autres, créaient des projets parallèles, tournaient ensemble, explique qu'aujourd'hui encore cette région reste un terreau vivace pour le style. L'influence de la culture européenne et le charisme de Rozz Williams vont conduire à l''exportation' du deathrock hors des USA, notamment en Italie où la tournée de Christian Death laissera des traces dans les mémoires d'où la création d'une multitude de combos inspirés par ces sonorités. Finalement, le deathrock n'est rien d'autre qu'un sous-genre du gothic rock mais vu la tendance qui se précisera au cours des 80's de restreindre l'image aux seuls Sisters of Mercy et leurs descendants, le style précisera plus fortement son identité. Si la Patrie de l'Oncle Sam reste la référence première, on trouve aujourd'hui des formations deathrock dans la plupart des pays occidentaux, même si tous ne revendiquent pas cette étiquette et qu'au final les sous-genres ont heureusement des frontières assez floues leur permettant de se nourrir d'influences diverses, chaque formation apportant sa pierre à l'édifice, sa note personnelle. Histoire de conclure par un panorama non exhaustif, voici une petite liste internationale pour stimuler l'écoute:

Christian Death, Mephisto Walz, Kommunity FK, 45 Grave, Voodoo Church, Scarlet Remains, Christ vs Warhol, Burning Image, Super Heroines, Shadow Project, Mighty Sphincter, Strap on halo, Requiem in white, Mors Syphilitca, The Empire Hideous, Fangs on Fur, Antiworld, Chants of Maldoror, Bohémien, The Spiritual Bat, Human Disease, Horror Vacui, The Mescaline Babies, Eat your make up, Jacquy Bitch, Violet Stigmata, Drama of the Spheres, Martyr Whore, Cemetary Girlz, Castrati, La Peste Negra, Paralitikos, Bloody dead and sexy, Madre del Vizio, Artic Flowers, Blue Cross, Börn, Blood Orange...

Shelleyan T. Brecht

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